Les filières énergétiques
Le muscle peut-être considéré comme une machine capable de convertir de l’énergie chimique en énergie mécanique.
L’énergie potentielle des aliments est essentiellement due à leur haute teneur en hydrogène. L’hydrogène est arraché aux molécules d’aliments par des réactions de déshydrogénation et se combine finalement à l’oxygène.
Cette réaction libère de l’énergie qui est transférée à des molécules nommées « adénosine tri-phosphate » (ATP).
L’ATP est utilisé par nos cellules pour leurs besoins énergétiques (biosynthèse, contraction musculaire, transport de substances).
A chacune de ces étapes, une grande partie de l’énergie est dissipée sous forme de chaleur.
Imaginez-vous démarrez une course en courant le plus vite possible dès le début, et sans vous arrêter. Pour y parvenir, vous allez utiliser la source d’énergie immédiatement disponible : l’ATP. Ce stock d’énergie étant limité, il vous faut la recréer en même temps que vous puisez dedans. C’est là que les filières énergétiques entrent en jeu.
Filière anaérobie alactique
Durant les 15 premières secondes, le corps va puiser son énergie dans le stock d’ATP disponible, et il doit en même temps renouveler ses réserves.
Durant cette première étape, il va devoir utiliser la créatine phosphate (CP), présente dans les réserves cellulaires, qui, par dégradation, se combinera à de l’ADP (adénosine diphosphate) pour former de l’ATP.
Cette filière est nommée « anaérobie alactique » car elle n’utilise pas l’oxygène présent dans le sang (anaérobie) et ne produit pas d’acide lactique (alactique).
Elle permet une intensité maximum mais sur une très courte période.
Filière anaérobie lactique
Après 15 secondes environ, le stock de créatine phosphate s’épuise. L’organisme va donc devoir utiliser une autre source d’énergie : le glycogène (forme de stockage des sucres) présent dans le muscle.
Cependant, l’énergie produite sera plus faible et vous commencerez à ralentir légèrement votre cadence.
De plus, ce processus va produire un déchet : l’acide lactique, qui ne pourra pas être totalement brûlé par manque d’oxygène, le système respiratoire n’ayant toujours pas eu le temps de se mettre en route.
L’accumulation d’acide lactique limitera le potentiel musculaire au bout d’environ 2 mn d’effort. Cette filière, dite « anaérobie lactique », permet donc de produire un effort d’intensité élevée (mais pas maximum), mais toujours sur une courte durée.
Filière aérobie
Après environ 2 mn, la filière aérobie se met en route. L’oxygène arrive enfin aux muscles et va permettre de fabriquer de l’énergie en dégradant des glucides (les sucres) puis des lipides (les graisses) par oxydation.
Cette dégradation entraîne la production d’eau (sueur éliminée), de gaz carbonique (respiration), et permet d’éliminer une partie de l’acide lactique stockée dans les muscles (réutilisation partielle pour fabrication de l’ATP).
Cependant, ce processus ne vous permettra pas de prolonger votre effort au même niveau d’intensité. Il faudra ralentir encore pour atteindre l’effort maximum possible que l’on peut prolonger le plus longtemps possible. Ce seuil est appelé VO2max.
Cette filière aérobie permet de produire un effort d’intensité modérée, mais sur une durée qui peut être très longue, suivant l’intensité de l’effort.
Précisons qu’en réalité, aucun effort n’est couvert exclusivement par une seule filière. Même au repos, les processus aérobie et anaérobie participent à la restauration de votre stock d’énergie (l’ATP). Il est donc plus correct de parler de prépondérance ou de dominance de telle ou telle filière.